
Depuis Janvier 2014, un composteur électro-mécanique a été installé à Briançon par la Fondation Edith Seltzer afin de traiter l’ensemble de ses déchets bio-dégradables. Le projet est ambitieux et plus complexe qu’imaginé au départ. Il a été financé par l’ADEME, la Région Provence Alpes Côte d’Azur, le Conseil Départemental et sur fond propre. Il a été soutenu par la Communauté de Commune du Briançonnais.
Le contexte :
La Fondation produit chaque année environ 55 tonnes de bio-déchets, issus de la fabrication et de la consommation des 800 repas cuisinés sur place et servis chaque jour. Une étude a été menée en 2010 par l’association GESPER (sur financements ADEME) pour savoir que faire de ces bio-déchets dont la collecte puis le transport, sur 120 kms au Beynon aux confins du 04 et du 05, paraissaient aberrants. Deux évènements ont accéléré l’investissement :
- la mise en place par la CCB de la redevance spéciale pour les entreprises productrices d’ordures ménagères
- l’application d’un nouveau décret issu de la loi Grenelle II obligeant les établissements produisant annuellement plus de 40 tonnes de bio-déchets, à les trier et mettre en place une filière de valorisation.
Le composteur électro-mécanique :
Pour traiter 55 tonnes de bio-déchets, un composteur de jardin (ou même plusieurs) ne suffisent pas, surtout dans le briançonnais où l’hiver est rude et arrête toute fermentation.
Un composteur électro-mécanique, aussi appelé « digesteur » (c’est presque plus poétique !) est une vraie machine qui ressemble à un gros tuyau d’un mètre cinquante de diamètre, avec un système de chauffage et des pales pour brasser et pousser la matière jusqu’à sa sortie. 10 kgs de déchets alimentaires introduits, se transforment, en 6 semaines, en 1 kg de pré-compost qu’il est nécessaire de faire murir 6 mois en extérieur sur des aires de maturation. Contrairement aux composteurs de jardin, la machine digère tout ce qui est périssable : les os, la viande, le poisson… comme les épluchures de légume et les serviettes en papier !
Il est nécessaire de mélanger de la sciure de bois, que l’on appelle alors « structurant », pour obtenir un compost de qualité. La sciure est récupérée localement.
La mécanique, les dosages bio-déchets/sciure de bois, sont complexes et précis. Un salarié, Guy Fine, s’est porté candidat pour devenir « référent bio-composteur ». Il est chargé de suivre la machine, contrôler la qualité du tri et collecter les bio-déchets sur les différents sites. Son expertise est devenue très pointue… et très précieuse !
Une vraie organisation pour le tri et la collecte des bio-déchets :
La mise en place du tri a été méticuleusement préparée : il s’agit de collecter aussi bien dans les services de soins de Chant’Ours que dans les différents restaurants de la Fondation. Une information sur le tri a été menée et toutes les personnes prenant leur repas sur les sites ont été mises à contribution : personnels, patients, stagiaires, résidents du Foyer… Un vrai challenge !
Le compost va être utilisé dans tous les espaces verts de la Fondation dont le parc s’étend sur 20 ha. Il sera aussi mis à la disposition du personnel pour leur jardin.
Quelques chiffres :
Coût du projet (investissement en équipement et locaux) : 120 000 €
204 bio-seaux pour la collecte des déchets sont nécessaires (3 jeux de bio-seaux pour permettre leur nettoyage)
121 salariés ont été formés au tri
2 meubles de tri ont été installés dans les restaurants
Une responsabilité environnementale :
En 2016, les établissements produisant 10 tonnes de bio-déchets seront soumis par la loi aux mêmes contraintes de tri et de valorisation.
Aujourd’hui, la réflexion et l’action autour d’un développement respectueux de l’environnement, malgré les contraintes financières, sont intégrées dans les nouveaux projets de la Fondation.
